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Les Chroniques de Chantevent

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14 octobre 2014

l'histoire

 

Règles du jeu : Continuer l'histoire où elle s'arrête, sans changer l'univers, le relais se passe d'un écrivain à l'autre, et tourne une nouvelle page vers l'aventure...
Il y a bien bien longtemps dans une contrée où les hommes vivaient en paix les uns avec les autres, un royaume florissant jouissait de bonnes fortunes et de commerces divers avec bien d’autres peuplades….Chantevent était bordé au nord d’une mer d’huile, calme et douce, qui nourrissait les hommes, et emmenait les voyageurs vers de prospères aventures.
A l’est, de grands champs dorés chuchotaient dans le vent chaud de l’été.
Au sud, les couleurs de la nature se verdissent, laissant place à de grands et majestueux arbres, une immense forêt se dresse là, pleine de mystères, de petits êtres malins, et il est mille chemins qui parfois disparaissent dans le noir…A l’ouest, bien au loin mais dont les yeux peuvent encore apercevoir, les hautes montagnes glacées des Rocs Körhn, elles sont les légendes que l’on conte aux enfants, les repères de clans oubliés, les trônes d’anciens dieux damnés….
Tout autour, nulle forteresse, nulle tour de guet, ni même de gardes armés, car jamais Chantevent n’avait été attaqué, de nulle part. Aucune relique de quelque guerre, de quelque bâtiment de guerre démoli  n’existait  aux alentours…
Au royaume de Chantevent, les sages conseils se réunissaient chaque année, cernés, courbés, mais dont l’œil étincelait de la lueur du temps. Ils étaient dix, dix vieillards blanc et ils étaient seuls à connaître les secrets de l’histoire. Il n’était pas de roi en Chantevent, pas de reine ni de prince, juste une assemblée, respectée de tous les habitants du royaume, depuis des centaines d’années.
De ses milliers d’habitants, il était des hommes qui parfois demandaient conseils aux sages, et jamais de griefs n’éclataient dans la ville. Tout le monde se connaissait, et la cité prospérait sagement, sainement…
Eldük Frinsom se releva une troisième fois, bien décidé à attraper ce fichu lapin qui courrait entre ses pattes depuis de longues minutes…Eldük était un jeune garçon fougueux et plein de vie, ses petites mains griffées par les ronces, le visage sali par la poussière marron de la terre sèche.  Un petit sourire en coin, l’œil malin, il aimait jouer dans la forêt, aux abords, toujours à vue de sa mère Khalya, qui le guettait de temps en temps, jetant un œil par la fenêtre de leur petite maison, à la sortie du Royaume. Il tapa ses genoux de ses mains pour les dépoussiérer, puis se remis à sa course contre le lapin. Soudain il s’arrêta, écoutant le vent, pour mieux traquer la bête poilue…rien, il n’y avait plus un bruit, à part le bruissement des feuilles dans les arbres, des branches craquant doucement dans les cimes… Mais le bruit léger qu’il entendit ne venait pas d’en haut, mais d’en bas, pas très loin de lui, tout près, mais pas visible… doucement il chercha, écoutant, et s’approcha délicatement d’un petit buisson qui ne semblait pourtant pas remuer autant… Eldük, aussi futé était-il, pouvait tout autant se faire moins fier quand à d’héroïques actes de courage, aussi était-il parfois puni pour avoir été l’auteur de menues bêtises…
Sûr de tomber sur le lapin convoité, il écarta d’un coup les buissons, prêt à se jeter sur sa victime ! Mais quelle ne fût pas sa stupeur, quand il découvrit, dans une coque tressée comme il n’en avait jamais vu, emmitouflé dans une étoffe, ou plutôt une peau, la peau d’un animal qu’il n’avait jamais rencontré non plus, un bébé tout juste âgé de quelques mois. Sans pouvoir détacher son regard des yeux intensément verts de cette petite fille, car il semblait bien que c'en était une, Eldük se mit à appeler sa mère de toute ses forces. Loin d'être effrayée, la petite lui adressait des tas de sourires, comme ravie de voir enfin quelqu'un. Khalya ne mit pas longtemps à arriver. Quand son fils l'appelait ainsi, ce n'était jamais pour rien.
Khalya était une bonne mère, douce et forte à la fois. Elle avait élevée seule son fils maintenant âgé de 7 ans. Son époux, pourtant excellent navigateur, avait disparu en mer un jour de forte tempête alors qu'il convoyait des épices. Tout l'équipage avait péri. Depuis, Khalya travaillait sans relâche pour assurer une vie prospère à son garçon. Tous les deux étaient très complices et pouvaient compter l'un sur l'autre.
Elle prit aussitôt l'enfant dans ses bras pour la rassurer. La peau qui l'enveloppait tomba par terre et laissa apparaître une grande cicatrice. Trois grands traits lui traversait le dos en diagonal, tels une énorme griffure. Même si la blessure paraissait cicatrisée depuis longtemps, on ne pouvait s'empêcher de faire la grimace en la voyant ; on imaginait la douleur qu'avait dû subir ce petit être sans défense. Khalya ramassa la peau pour recouvrir l'enfant. Elle regarda aux alentours, espérant trouver la personne à qui appartenait ce bébé, en vain. Elle demanda à Eldük de prendre le panier et ils rentrèrent à la maison.
Scrutant chaque détail de la scène qui venait de se dérouler sous ses yeux, Bradock renfila sa capuche et rebroussa chemin.
Un peu plus tard, dans la demeure de Maistre Sölal. 
- Maistre, l'infant a été récupéré par femme dévouée, la Frinsom, c'est chance, la Frinsom n'aura à cœur d'abandonner le mouflet aux bête de la nuit.
- C'est fort bien Bradock, tu as toutes ma reconnaissance, toutefois prends garde, ici comme ailleurs les tentations nous guètent, ceci doit absolument rester secret.
- Mais bien sûr Maistre, il en va de soi.
- Il en va de soi et de ta vie cher Bradock.
- Sans vous, soye poussière Maistre.
- Va maintenant, je dois rejoindre mes confrères.
Alors que le soleil glissait lentement derrière les pics de Rocs Körhn, les dix sages s'installèrent autour du foyer crépitant de la maison mère. Des myriades d'étincelles voletaient dans le soir tombant. Le rituel restait invariablement le même, à tour de rôle chaque sage déposa dans le vase Maestr sa bague. En tout dix bagues, chacune frappée d'un symbole unique représentant un dieu de la communauté. Pendant six nuits consécutives, les "sine nominés" allaient devoir échanger dans le plus grand secret pour élaborer la gouvernance de l'année à venir. Au lever du soleil du sixième jour, de nouveau à tour de rôle, chaque Maistre devra alors plonger sa main dans le vase pour en tirer l'une des bagues. Les Dieux auront fait leur choix. A Chantevent, la légende raconte qu'à l'origine, il n'y avait qu'un seul dieu, il réunissait à lui seul tous les autres, mais qu'un tel pouvoir entre les mains d'une seule personne le rendait fou, alors que divisé cela rendait sage. Il se dit également, que le dieu originel, n'accepte guère de se diviser au-delà de dix au risque de disparaître.
Maistre Sölal fut le dernier à déposer son anneau dans le vase, et pour cause. Il déposa également celui de Maistre Astruck, que le grand âge avait emporté quelques temps auparavant. Comme une fois l'an depuis la nuit des temps, la séance plénière allait pouvoir débuter.
Maistre Anky le plus ancien, prit la parole:
-Messieurs, la Grande Lune va faire sa 30 ème apparition et nous n'avons toujours pas parlé d'un remplaçant pour notre cher Astruck, les seaux doivent s'accorder aux grands sages, et cet anneau qui n'est pas porté va nuire au bon fonctionnement du royaume.( Mestre Solal, apportez nous la voix du peuple.Il nous faut trouver quelqu'un de confiance, un humble... avez vous des idées? (Solal présenta le coffre scellé contenant l'élu des chantevain. Cette élection se faisant une semaine avant la concertation des sages.)
La nuit passa au rythme des concertations des Sages, et un nom fût décidé.
-Je le ferais convoquer, dit Maistre Örden
- Dès demain, c'est urgent !
Les jours qui suivirent, un nouveau Maistre fût nommé pour compléter l'assemblée des grands Sages, et tous les seaux avaient désormais leur guide.
- Laissez mère, je vais vous aider..
- Gare de ne rien casser cette fois ! rigola Eldük
Khalya posa sa main sur l'épaule de son fils:
- Eldük, sois un peu gentil avec ta sœur, elle veux juste m'aider. 
Quinze années avaient passé et le petit enfant recueilli par Khalya avait bien grandi, à égal amour d'Eldük qui voyait en elle une sœur de coeur, et elle savait bien combien elle lui était redevable. Sans lui, qui sait quelle bête sauvage aurait pu la trouver et l'emener au loin...
Les années qui avait passé furent sages et calmes, le trio s'était bien entendu, mais le petit homme d'autrefois était devenu un jeune adulte robuste et vaillant et son caractère espiègle avait évolué, Neîlla, elle était une belle jeune fille aux cheveux d'or, et au milieu d'eux, une mèche noire trahissait des origines inconnues.
Ce matin là, quand Khalya se réveilla, elle trouva une maison bien calme, trop calme...elle appela, mais personne ne répondit. Ouvrant les portes des chambres, appelant ses chers petits,  elle n'eût en retour que le silence... Neîlla et Eldük avaient disparu...
Âgés maintenant de 22 et 16 ans, ses enfants n'étaient pourtant plus à un âge où l'on s'inquiète pour eux – d'ailleurs, étaient-ce encore des enfants ? Mais Khalya ne parvenait pas à se raisonner ; dès qu'elle ne les voyait plus et qu'elle ignorait où ils étaient, elle sentait monter en elle cette irrépressible angoisse, et ce depuis ce fameux jour il y a 6 ans...
Ce jour où elle avait eu la visite impromptue du Maistre sölal. Il était apparu au seuil de sa porte un soir d'été, l'air était encore chaud et chargé d'une légère poussière de sable rouge. Khalya revenait d'une journée au champ, l'époque était à la cueillette du blé, denrée oh combien précieuse pour les habitants de Chantevent.
- Chère Khalya, fit-il d'un ton un peu solennel, tu es une femme oh combien généreuse et indispensable à la vie de notre communauté. Nous avons depuis longtemps fait ce choix de mutualiser nos savoirs faire et nos biens. Tu as entre les mains, le savoir du blé, un des plus précieux...
- Maistre Sölal, coupa Khalya, qui après une journée harassante n'avait guère l'intention de perdre son temps en blabla, que me vaut ta visite?
- Et bien, comme tu le sais, tu as la responsabilité de la transmission de ta connaissance de la terre et ceci....
- Merci Maistre, mais je connais mes devoir envers la communauté, et quant à toi, à ce que je sache tu ne portes pas le sceau de la terre mais celui du vent.
- C'est bien pour cela que je suis là aujourd'hui khalya , pour le vent, ce vent chargé de sable rouge. Connais-tu sa signification?
- De mémoire, en quarante sept ans de vie à Chantevent, c'est la première fois que j'assiste à un tel phénomène.
- Pour cause Khalya, pour cause... Le vent rouge, c'est le vent des Zaratiques.
- Bhaa maistre, nous contons tous des histoires sur les Zaratiques à nos enfants le soir avant le coucher, mais ce ne sont que des histoires pour nourrir les bouches affamés de leurs imaginaires.
- En êtes tu si sûr, chère Khalya? Neilla, ta fille, s'est-elle jamais blessée?
Khalya commençait à perdre patience:
- Où voulez-vous en venir à la fin?
- Au sang Khalya, au sang... Le sang qui coule dans les veines des Zaratiques et aussi blanc que du lait de vache, c'est pour cela d'ailleurs qu'on les appelle les "Pur". Le liquide blanc qui coule en eux a des propriétés bien plus élaborées que notre simple sang rouge...
- Qu'est ce que tu insinues vieux fou, que ma fille Neilla est une Zaratique, un être de conte de fée, ni plus ni moins qu'une chimère...
- Je n'insinues rien, mais si les zaratiques s'en vont par nos contrées...
- Il n'y aura pas de zaratiques  Maistre Sölal.
Prenant sur elle cette responsabilité, elle respira profondément et annonça :
- Neîlla est tout à fait normale et son sang est comme le tiens...
- Alors ce vent n'a pas de mauvaises augures ...
- Pas de mauvaises augures Maistre Sölal, je vous l'assure.
Ce matin-là, après avoir cherché dans la contrée, dans le royaume, demandé ici et là si les gens les avaient vus, elle était fatiguée et rentra fatiguée et triste dans sa chaumière...la journée avait passé, et le soleil au loin semblait voilé...un vent léger se mit a souffler, et avec lui, une fine poussière rouge... Se protégeant les yeux avec ses mains, elle regarda au loin:
- Où êtes-vous mes petits ? Eldük, Neîlla...La prophétie...il n'est pas temps...pas déjà...
De la lumière... des bruits légers... aaaïe ! Et cette douleur dans ma tête... Eldük entrouvrit les yeux. Il reprenait tout juste connaissance, et ce n'était pas sans mal. Il porta la main à son front, comme pour toucher cette douleur. Rien, pas de plaie, juste un horrible mal de crâne. Il se redressa doucement. Ses membres étaient endoloris. Depuis combien de temps était-il allongé là, inconscient ? Comme il retrouvait peu à peu ses esprits, il observa le lieu où il se trouvait. Ça avait tout l'air d'être une cellule, sombre et sale, vaguement éclairée par une lumière qui venait de cette minuscule ouverture trop haute pour y regarder. Restait à vérifier si cette horrible porte était verrouillée. Pendant qu'il se levait avec peine, il eut soudain un éclair : « Neîlla !».Elle n'était pas avec lui ! Il attrapa la poignée de la porte, mais en vain, il était bien captif. Tout en tapant sur la porte, il cria.
- Neîlla ! Neîlla ! … Est-ce que quelqu'un m'entend ? »
Il se ressaisit. De quoi se souvenait-il ? Que s'était-il donc passé pour qu'il en arrive là, et surtout, où était sa sœur ? Eldük essaya de se souvenir des derniers instants, la forêt avec Neïlla ...chercher du bois ...puis le trou noir, rien, le grand vide, comment cela était possible? Ce mal de crâne, un coup? Il prit sa tête entre ses mains, rageant comme un animal en  colère.
- Eeh, moins de bruit par là ! Dans un recoin sombre, de l'autre coté des barreaux qui l'enfermaient, une autre cellule retenait là un homme poisseux aux cheveux blancs et longs fixait Eldük. Il avait les bras entravés par une chaîne, et l'on ne pouvait voir ses mains, qui étaient chacune comme emprisonnées dans des boules en métal. Eldük se rapprocha de son voisin:
- Qui es-tu ?
L'homme se redressa non sans mal, visiblement affaiblit, toi c'est Elduk si je ne m'abuse.
- Comment connaissez-vous mon nom?
- Je te connais depuis que tu es tout petit, je t'es vu grandir et devenir un brave jeune homme. Il est vrai, nous autres les mestres, à la longue nous avons fini par être un peu oublié.
- Mestre.... Astruck.... est-ce vous?
- Enfin ce qu'il en reste, mon enfant.
- Vous n'êtes donc point mort, Elduk se mît à chercher un moyen, un passage pour rejoindre le vieil homme.
- Ne te fatigue pas, mon enfant, ici les geôles sont bien séparées les unes des autres.
- Mais où sommes nous, comment sommes nous arrivés là?
- Par la force du destin, il a frayé son passage dans notre communauté et va grignoter chaque parcelle d’esprit jusqu'à la dernière, si rien n’est fait. Depuis les premiers Hommes de Chantevent, la prophétie est annoncée ainsi, " Par le vent voyage à travers les contrées, par le sable se dépose sur les terres fertiles, par l'esprit se déploie jusque dans nos cœur même, l'immortel adversaire". Nous sommes nous même responsable de ce qui advient de Chantevent.
- J'ai entendu notre mère nous citer cette prophétie à moi et à ma soeur, mais c'était pour nous fantaisie.
- Oui, de génération en génération, une réalité devient une histoire qui elle même devient une fantaisie. Et puis ensuite au fil du temps nous oublions que les fondements de la fantaisie sont notre propre histoire, alors on ne lui prête plus de sérieux, on oublie même d’en faire des fables pour les enfants. Nous en sommes là, mon cher Elduk. Si le pouvoir, autrefois divisé en dix, comme les dix doigts de nos deux mains, se retrouve de nouveau réunis entre les mains d'un seul homme, à coup sûr s'en sera fini de la paix à Chantevent… et pour longtemps.
- Qui nous tient enfermé ici, si vous le savez mestre vous devez me le dire ?
- Ce ne sont pas de mauvaises gens, ce sont seulement de pauvres âmes vivant à l'écart dans les bois. On a du leur offrir quelques sous et de la nourriture pour nous maintenir ici. En ce qui me concerne, j'en sais quelque chose, mais quant à toi. Elduk se frotta la tête en guise de réflexion, puis repris, nous étions parti chercher du bois avec ma sœur, chemin faisant nous avons décidé de pousser notre route un peu plus loin, à vrai dire nous avons fini par nous égarer et je me souviens maintenant avoir repérer l'entrée d'une grotte. En nous approchant, l'ouverture nous à paru curieuse, comme taillé par la main de l'homme. J'ai décidé de voir de plus près, Neîlla est restée caché derrière un grand arbre. Arrivé devant la béance, je me souviens avoir repéré des anneaux en fer encrés dans la roche et puis plus rien, le blanc.
- Cette caverne doit être l'entrée de notre prison, mon enfant, vous vous êtres montrés trop curieux.
- Qu'ont-ils bien pu faire de Neîlla... et vous alors, pourquoi vous avoir enchaîné au fin fond de la forêt dans ce trou miteux.
- Je dois te confier des choses importantes Elduck… à l'heure d'aujourd'hui, je ne puis être assuré de l'avenir de Chantevent et de ses habitants. Notre peuple est en danger. Écoutes ceci, notre communauté repose sur des fondements que tu dois obligatoirement connaître. Lorsque nous nous retrouvons, les mestres, nous avons coutumes de nous présenter paumes des mains tournées vers nous cela désigne l'intérieur, « nous pensons », puis nous tournons nos mains vers les autres, cela désigne l'extérieur, « nous agissons » et enfin nous alternons, pour nous autres cela signifie " agis en pensant, penses en agissant". C’est un rituel ancestral de bienvenue. Le nombre pair de mestre se divise en deux groupes impairs, cinq et cinq, les représentants de la matière, le feu, le bois, la terre, l’eau le métal, dont nous avons besoin pour subvenir à nos besoin quotidiens, et les représentants de l’esprit, le travail, la santé, le pouvoir, la stabilité, l’avenir, dont nous avons besoin pour structurer notre vie ensemble. Les anneaux que nous portons, symbolises l’interaction entre tous « nourrir, détruire », dix en tout, un pour chaque doigt de la main. Je portais mon anneau au majeur de la main de gauche…
- La terre, notre mère nous a souvent parlé de vous, c’est pour cela que je vous ai reconnu.
- Oui, la terre est porté par le majeur, car si tu tournes la paume de ta main vers toi ou vers les autres, elle garde toujours la même place, la troisième, nous l’appelons l’axe de la matière. Tout comme le majeur de la main droite, huitième place est l’axe de l’esprit.
- Et le huitième anneau représente quoi alors ?
- Le huitième anneau est le pouvoir. Ce qu’il faut que tu saches, c’est que les mestres n’ont en aucun cas le pouvoir de se désigner eux-mêmes. Ce choix revient à la population de Chantevent. C’est l’une de nos valeurs, le partage du pouvoir. De plus peuvent y prétendre ce qui ont une expérience, par exemple Khalya, ta mère, cultivatrice, grande connaisseuse du blé et de la terre pouvait donc y prétendre.
- Mais cela ne s’est pas passé ainsi, après votre départ, les mestres ont désigné eux même votre successeur, pourquoi un tel revirement ?
- La peur mon cher enfant, la peur. Seul la peur peut conduire à de tels actes.
- Mais la peur de quoi, mestre ?
- Je suis bien en peine…
A ce moment là, ils furent interrompus par un bruit de feuilles froissées, tout deux tournèrent la tête vers la petite lucarne situé en hauteur, contre les deux barreaux qui en obstruait le passage apparu le joli visage de Neîlla.
Vilchaäme jubilait! Dorénavant, il était Maistre Vilchaäme ! Les pièces du puzzle se mettaient en place les unes après les autres, tel qu'il l'avait planifié. Son dessein nécessitait une minutie d'orfèvre. Rien ne devait être laissé au hasard. L'assemblée des Sages n'avait pas été trop difficile à manipuler, excepté Maistre Astruck. Néanmoins, dès que celui-ci avait disparu, son plan put tranquillement se mettre en place. Il faut dire que paix et prospérité avaient cours à Chantevent depuis tellement longtemps qu'il était difficile d'imaginer le sombre avenir qu'il leur réservait. Il se félicitait d'avoir depuis longtemps construit ce piège avec l'aide d'un père crédule qui n'était autre que Solal et d'un servant perfide, Bradock. Solal l'avait recueilli alors qu'il n'était âgé que de six ans, il servait sur un navire marchant, à la solde d'un commerçant peu scrupuleux et brutal. Lorsque le mestre le prit sous sa coupe, il ne lui restait plus que la peau sur les os. Les coups et l'humiliation lui avait courbé l'échine et enfoncé la tête dans les épaules. Le vieil homme l'adopta et l'adora immédiatement percevant chez ce jeune homme une intelligence hors norme. Malgré tout, vilchaäme s'avéra être un enfant difficile à mettre en confiance, qui devint avec le temps un homme arrogant et sûr de lui. Il bénéficia de l'indulgence coupable de son père qui le choya, lui transmis grands nombres de ses connaissances et bien plus encore une capacité à affronter les aléas de la vie. Vilchaäme était un esprit brillant sauf que les habitants de chantevent ne lui portait que peu d'intérêt, était-ce parce qu'il n'avait jamais su devenir l'un des leur ? Quoiqu'il en soit, le pouvoir devint rapidement son principal centre d'intétêt. Sonal restait aveugle a tout ceci, et c'est grâce à ça que Vilchaäme déjoua la loi ancestrale. 
Le mestre de l'air, détenait la responsabilité de la voix du peuple. C'est lui qui la recueillait auprès de l'assemblé des Chantevain pour l'emmener à la maison mère. Solal était un homme loyal, sa seule faiblesse, l'amour inconditionnel pour ce fils adoptif. Il fut donc facile à Vilchäame de le convaincre de déposer, pour le soit disant bien de tous, son nom à l'intérieur du coffret.
 
Une porte quelque part dans l'obscurité s'ouvrit et des voix se firent entendre. Neïlla disparut dans les feuilles et Eldück se déplaça quelque peu, pour ne pas montrer la nouvelle alliance qu'il avait faite. Une énorme bête entra, mi homme, mi animal, avec une odeur putride des pires égouts de la Grande Nation, il portait sur sa tête un casque qui lui couvrait le visage et l'on voyait dégouliner par en dessous une bave dégoûtante. D'un air balourd il se déplaçait se dandinant à droite et à gauche. Dans sa main une grande dague rouillée suintait, et à son gros ceinturon de cuir taché, un gros jeu de clefs cliquetait les unes contre les autres. Derrière cette chose, une ombre encapuchonnée se déplaçait comme sur un nuage semblant flotter dans les airs et non marcher.
- Montres moi ta nouvelle prise.
L'animal bête montra d'un geste rapide le cachot d'Eldük.
- C'est tout, un vulgaire adolescent, tu es vraiment un incapable espèce de pourceau immonde, je t'avais demandé un vrai guerrier ! Tu n'es pas digne de ta race de Krungs !! "... Nous verrons bien ce qu'il fera dans l'arène demain.
-" Veilles à ce qu'il soit correctement nourri, gros tas de bave, nous embarquerons dés ce soir pour la Grande Nation, les conditions sont propices à la traversée du détroit de Corkerouan, il faut en profiter. En attendant sépares-le du vieillard.
La grosse masse puante saisit Eldück par le bras, celui-ci sentit immédiatement une force physique contre laquelle il ne pourrait s'opposer. Libéré de ses chaînes, le krungs le poussa dans le dos vers l'issu. Ses deux chevilles étaient reliées par une corde rendant toute fuite impossible. Elduck se retourna pour s'adresser au mestre, une large main enveloppa sa nuque lui coupant le souffle et les mots.
- Avance, fit l'ombre, sinon tu finira les os brisés, ça serait dommage si jeune.
Lorsque l'épaisse porte en bois se referma, le cachot s'assombrit de nouveau et la silhouette en suspension flottait toujours, légère et inquiétante, auprès d'Astruck.
- Alors comme ça des Chantevains daignent nous rendre visite, en quel honneur, je suis curieux de le savoir.  Tu es un mestre n'est ce pas... En tout cas tu en as tout l'air.
Astruck resta silencieux, et se tourna pour reprendre sa position replié contre le mur. Puis, tout en caressant sa long barbe blanche, il dit:
- A la manière dont vous traitez vos hôtes ici, on peut dire que je ne suis plus rien, même pas un rat, un moins que rien, a quoi bon converser avec un Négant.
- Et pourtant l'esprit reste vif à ce que je vois. Ici, comme tu dis, c'est la forêt des excommuniées, le pacte et simple, vous chez vous et nous chez nous ainsi les brebis sont bien gardées.
- Mensonge, vous les Négants vous avez réduit les peuples sauvages de la forêt à l'état d'esclaves, les Krungs, les Limans, les Comodos, tous sont des êtres craintifs mais sans mauvaises intentions. Nous avons fait le choix de ne pas empiéter sur leurs territoires naturels et de les laisser tranquille. Quant à toi Négant, tes intentions sont tout autres.
- Ha, j'en aurai mis ma main à couper, tu es bien un mestre, enfin ce qu'il en reste en tout cas. Les bêtes de la forêt sont sans cervelle, tout juste bonnes à nous servir, fortes et idiotes, un bétail bien utile en somme.
- Et moi je ne vous suis plus d'aucune utilité, je suis aussi faible qu'un mulot et mon sceau me protège de vos vilenies.
- Pour sûr, c'est un fait, je ne peux m'incarner dans la peau d'un protégé du sceau, mais tu ne peux avoir oublié, maintenant, j'ai le jeunot en ma possession.
L'ombre encapuchonnée se retourna et glissa lentement vers la porte.
- Pour l'instant je te garde ici, sous la main, qui sait.
Il émit un sifflement aigu et la porte s'ouvrit.
Sous l'emprise de la bête, Eldük avançait en trébuchant, quand ils atteignirent la lumire du jour, ses yeux lui fîrent mal car voilà bien longtemps qu'il n'avait pas vu le soleil.
- GrounmptÜt ! Tchourrk..
sans distinguer ce qui lui arrivait, il senti quelque chose qui l'enveloppa, et un capuchon fût mit sur sa tête et ses poignets liés. incapable de voir quoi que ce soit, il se résigna a s'abandonner à ses geôliers. Il devinait à présent ce qu'il faisait, monter dans quelque chose, il s'assit puis celà roula...vers où ?... l'arène dont parlait l'homme en capuche? quoiqu'il en soit, il préférait rester calme..énerver un Krung c'est pas un truc à faire. Il pensa à sa soeur....
Le voyage sembla durer des heures, et la température environnante se réchauffait. Il entendit des murmures qui se transformèrent en brouhaha, la ville, c'était la Grande Nation ! il pensa aux légendes de l'arène, à Drömir le Grand; invaincu depuis 2 mois...mais ça c'était les histoires, les racontars. 
La cité de la grande nation trônait telle une couronne royale, sur un immense amas rocheux chaotiques transpercés de galeries. L'ensemble de l'édifice évoquait une termitière géante se dressant dans le ciel. Aux pieds, un océan gouverné par une famille peu scrupuleuse, les Meldoc Ardik Frontignan, plus connus sous le nom de Maf, depuis un siècle et demi. Ils tenaient leurs ouailles de la manière la plus élémentaire qui soit, du pain du vin et bien sûr des jeux.

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